Les danses des Highlands
Les danses écossaises des Highlands remonteraient au 11 et 12e siècles. Bien que leurs origines folkloriques soient enracinées dans les Highlands, elles s’inspirent néanmoins beaucoup du ballet et des quadrilles.
Elles sont athlétiques car, à l’origine, pratiquées par des hommes, guerriers ou soldats, pour montrer leur agilité, leur force, leur endurance et leur précision. Les chefs de clan choisissaient d’ailleurs les meilleurs danseurs comme hommes d’armes.
Ce n’est qu’à l’époque Victorienne, avec le soutien de la Reine Victoria, très férue de culture écossaise, que ces danses connaissent un renouveau et commencent à être pratiquées en compétition (mixtes) lors des Highland Games, non plus pour servir à des fins de recrutement mais pour offrir un spectacle tant athlétique qu'artistique avec des pas de danse revus, enrichis (notamment en s’inspirant du ballet) et plus raffinés. Aujourd’hui, les juges notent tout particulièrement l’élévation, la coordination bras-jambes et le respect du tempo musical, mais aussi l’apparente facilité que l’on donne à danser.
La Highland Fling(Vidéo : Kaylee Finnegan (Californie) à Cowal en 2014)
Cette danse mobilise les muscles de la tête aux pieds : le danseur saute sur la plante des pieds jusqu’à 96 fois tout en exécutant des mouvements de jambes complexes, très rapides et très précis. Les bras sont levés au-dessus de la tête, les genoux sont tournés vers l’extérieur et le tablier du kilt doit rester plat. Elle se caractérise notamment par son célèbre « round-the-leg » où le pied de la jambe de travail fait le tour du mollet de la jambe d’appui, mais aussi par sa spécificité à se danser sur place. Si, aujourd’hui, on utilise une balise, un bonnet ou une pièce de monnaie pour challenger le danseur à rester sur le même emplacement, elle était autrefois pratiquée par les guerriers au-dessus de leur bouclier, rond, au centre duquel se dressait une longue pointe : il fallait donc faire preuve d’une grande dextérité pour ne pas s’empaler le pied ! La Highland Fling permettait aux guerriers de développer vigueur, équilibre et agilité afin d’être capable de combattre sur toute nature de terrain, parfois jonché de cadavres et d’armes tombées pêle-mêle et aux danseurs de pratiquer sur des espaces confinés tels que la table d’une taverne, une charrette dans un champ ou sur un tonneau dans une cour pour être vu du public à une époque et des endroits où les scènes de danse n’étaient pas disponibles.
Toutefois, cette immobilité recherchée n’a pas toujours été de mise comme le montre la réintroduction par le RSOBHD en 2016 de pas latéraux dans cette danse. En réalité, la Highland Fling aurait été chorégraphiée par une sélection des pas statiques de Reels écossais dans lesquels le danseur ne danse pas en un seul point, mais sur plusieurs points successifs, comme s’il franchissait un torrent en bondissant de rocher en rocher, assurant sa réception et préparant son prochain saut.
Par ailleurs, une légende affirme que la danse aurait été inspirée par la vue d'un cerf s'incurvant contre l'horizon lointain – scène magnifiquement représentée par la peinture d’Edwin Landseer, The Monarch of the Glen [1851] ; s'inscrivant parfaitement dans la tradition romantique de l’époque Victorienne : dans un décor de Highlands sur fond de pics dramatiques, une majesté sauvage, fière, sans contrainte et audacieuse. Le danseur est donc supposé imiter un cerf bondissant dans les collines, la position des bras et des doigts figurant les bois de l’animal : une association pédagogique, devenue un symbole associant art et vie sauvage de cette région, faite par un professeur de danse pour expliquer à ses élèves la bonne posture pour se grandir, s’élever et garder l’équilibre. Le danseur, comme le cerf, doit alors montrer légèreté, agilité et force.
On comprend d’ailleurs pourquoi les chefs de clans choisissaient leurs soldats d’élite parmi les meilleurs danseurs : dans un pays de collines sans pistes mais couvert de tourbières et de torrents, il fallait s’habituer à courir quotidiennement, selon les saisons, entre 15 et 30 miles par jour sur plusieurs jours. Le danseur bondissant est alors capable de franchir tous les obstacles naturels plus vite que ne le ferait un cavalier.
La sword dance (danse des épées)(Vidéo : Rebecca Thow (Écosse) à Cowal en 2014)
Au départ, le danseur tourne autour des épées. On dit qu’il "s’adresse" aux épées, comme si elles étaient vivantes, en leur demandant le droit de danser au-dessus d’elles en en faisant d’abord correctement le tour sans venir les perturber. Il prouve ainsi aux épées son habileté à danser, mais en prenant soin à ne jamais tourner le dos à leur pointe (seul un fou le ferait ; dit-on). Ensuite, il danse entre les lames et au-dessus en terminant par le pas rapide après avoir tapé dans ses mains.
La Seann Triubhas(Vidéo : Marielle Lespérance (Canada - Ontario) à Cowal en 2014)
Dans la première partie de la danse (au tempo lent), la danseuse secoue les jambes pour se délester du pantalon honni. Vers la fin de la danse, elle claque des mains pour commander au sonneur de jouer plus vite. C’est la partie rapide de la danse où la danseuse, parvenue à se défaire du pantalon et à renfiler son kilt, exprime sa joie de retrouver, enfin, toute sa liberté de mouvement pour danser.
Beaucoup considèrent cette danse comme révélatrice de la capacité d’une danseuse à allier la puissance d’une gymnaste avec la grâce d’une ballerine.
Le reel(Vidéo : Maegan Sweeney (Canada - Ontario) Strathspey & Highland reel à Cowal en 2014)
- Strathspey and Highland Reel,
- Strathspey and Half Tulloch,
- Strathspey, Highland Reel and Half Tulloch,
- Reel of Tulloch ou Hullachan.
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